Conférence d’ouverture de la célébration du 50e anniversaire de la Convention culturelle européenne
Wrocław, Pologne
9-10 décembre 2004

Cérémonie d’attribution de mentions à cinq itinéraires culturels du Conseil de l’Europe

9 décembre 2004

Itinéraire « Parcs et jardins, le paysage »
Présentation par Monsieur Pranas ZEIMYS
Maire de Palanga, Lituanie

(Seul le texte prononcé fait foi)

Mesdames et Messieurs,

C’est en 1993 que le thème des parcs et jardins a été retenu pour la création d’un itinéraire culturel européen. Avec l’adoption de la Convention européenne du paysage, en 2000, il a été plus étroitement lié à la thématique globale du paysage.

Cet itinéraire, réalisé dans plusieurs pays européens, est parvenu tout à la fois à concrétiser sa dimension pluridisciplinaire, sa relation avec la citoyenneté européenne et, bien sûr, son importance pour la sensibilisation à la protection de l’environnement.

Des jardins de Terrasson, dans le sud de la France, qui ont permis aux partenaires de nouer des contacts et de partager leurs préoccupations et leurs stratégies, aux magnifiques jardins de Cornouailles, des tous premiers jardins architecturés, en Toscane et dans le sud de l'Espagne, aux parcs paysagers d'Irlande et de Lituanie ou aux parcs urbains de Luxembourg, certains des plus importants jardins historiques ou contemporains font désormais partie d’une grande famille soutenue par le Conseil de l'Europe.

Je suis particulièrement fière de pouvoir affirmer que, de tous les thèmes retenus par le programme des Itinéraires culturels du Conseil de l'Europe, celui-ci est l’un de ceux qui permettent une coopération véritable et durable entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale et une coopération étroite entre les collectivités locales, qui sont, dans la plupart des cas, les propriétaires ou les responsables de ce patrimoine.

« Quel homme, se demande le célèbre poète lituanien Justinas Marcinkevicius, lauréat du prix Accord, est le plus proche de l'arbre : celui qui, il y a 2000 ans, voyait dans l’arbre un miracle, la force de la fertilité, une ramification du divin qui s’exprimait dans son feuillage, ou l’homme contemporain, qui n’ignore rien de sa composition chimique, du secret de sa croissance et du devenir de ses feuilles ? Connaître une chose ou un phénomène ne signifie pas qu’on en soit proche. Il est étrange que la science ait, en quelque sorte, éloigné l’homme de la nature, qu’elle l’ait extrait de l’univers pour le hisser au-dessus. Nous n’avons pas encore appris à établir une nouvelle relation avec la nature. Alors nous l’approchons comme une terre conquise, que l’on peut piller, massacrer et détruire... souvent sans aucune raison. L'unité entre l'homme et la nature et les liens de sang qui les unissent font sens dans les arts plus que dans les sciences. La science traite la nature comme un laboratoire, alors que l'art la regarde comme une demeure et un sanctuaire. »

J'aimerais que nous soyons les artistes de la nature, créateurs de cette demeure douillette et protecteurs de ce sanctuaire en nos cœurs, et je crois que nous le sommes. Cette cause est celle de notre survie commune et le lien entre nos cultures.