''Les migrants dans nos sociétés: Quelles politiques au 21e siècle''- Conférence des ministres responsables des questions de migration - Helsinki (Finlande), 16 - 17 septembre 2002

Helsinki : vers une gestion plus harmonieuse des flux migratoires

"Jamais un mur nŽa empêché quelquŽun dŽaspirer à une vie meilleure et dŽémigrer pour tenter de réaliser son rêve" ». Ouvrant lundi 16 septembre la Conférence des ministres européens responsables de lŽimmigration, le Secrétaire Général du Conseil de l Europe, Walter Schwimmer, a appelé tous les pays à se donner les moyens dŽune gestion plus harmonieuse des flux migratoires.

Indispensable pour faire face au vieillissement croissant des populations européennes, mais encore trop souvent entachée de mythes ou gérée à trop court terme, lŽimmigration, régulière ou irrégulière, est aussi une aventure parfois périlleuse pour ceux qui la tentent. Les droits individuels et sociaux des immigrés doivent être garantis de la même façon que ceux des "nationaux" et il importe, à travers lŽintégration, de favoriser une coexistence harmonieuse entre les groupes, seul rempart aux tendances xénophobes qui se dessinent dans de nombreux pays.

Elaborée par son "Comité européen des Migrations", le Conseil de lŽEurope dispose désormais dŽune "stratégie" globale dans ces domaines, qui sera soumise, lundi et mardi, à l’approbation des ministres réunis à Helsinki. Ce document propose de nombreuses approches innovantes, dont une coopération accrue entre les pays de "départ" et ceux dŽ"accueil". Il faut, en effet, mieux connaître lŽampleur, mais aussi les raisons des flux migratoires et les conséquences de ceux-ci pour les pays dŽorigine et dŽarrivée. Les "candidats au départ" devraient être mieux informés des conditions de vie quŽils trouveront une fois partis. Trop souvent, ils sont victimes de "réseaux mafieux" qui les induisent en erreur ou les dépouillent de leurs biens : ces organisations criminelles doivent être combattues.

La "stratégie" du Conseil de lŽEurope entend favoriser simultanément lŽintégration humaine et sociale des immigrés dans leur pays dŽaccueil et aider les étrangers qui le souhaitent à rentrer chez eux dans les meilleures conditions possibles. Elle veut promouvoir une réelle coopération entre les pays dŽémigration et dŽimmigration, et se propose de "substituer lŽimage de la forteresse Europe à un réel dialogue international".

Le Conseil de lŽEurope est prêt à mettre ses propres outils, dont ses conventions spécifiques et sa Banque Européenne de Développement au service de cette stratégie, qui "réunirait ainsi les différentes pièces dŽun puzzle déjà existant", comme lŽexprimait Walter Schwimmer. LŽOrganisation souhaite travailler en concertation étroite avec lŽUnion Européenne dans ces domaines, en particulier vis-à-vis de lŽimmigration en provenance du sud et dŽEurope centrale et orientale. La mise en place de cette stratégie pourrait être confiée à une "structure", encore en cours de finalisation, qui fonctionnerait au sein du Conseil de lŽEurope. Cette structure permettrait tout à la fois de mieux connaître lŽampleur et les réalités des flux migratoires, et dŽen favoriser une gestion harmonieuse. Il importe maintenant aux ministres, dŽici mardi, dŽexprimer clairement leurs choix et leurs attentes pour donner vie à cette stratégie.