''Les migrants dans nos sociétés: Quelles politiques au 21e siècle''- Conférence des ministres responsables des questions de migration - Helsinki (Finlande), 16 - 17 septembre 2002

 

Michel Villan : "La valorisation des compétences des immigrés est un outil de développement"

17.09.2002

Directeur de l´Action sociale et des Immigrés au ministère de la région wallonne, Michel Villan voit dans l´intégration réussie des étrangers une richesse qui profite autant à la Belgique qu´aux pays d´origine des immigrés, y compris sur le plan économique.

Question : Votre ministre, Thierry Detienne, a souligné hier que "les pays dont la population est marquée par la diversité sont mieux outillés pour relever les défis de la mondialisation". Comment se traduit concrètement cette affirmation en Wallonie?

Michel Villan : Au lieu de cantonner les étrangers dans des fonctions souvent inférieures à leurs compétences réelles, nous essayons de valoriser leurs propres atouts dans le cadre d´une coopération avec leurs pays d´origine. En clair, il est plus facile d´apprendre à un immigré d´origine africaine les règles du commerce international que de former un Belge aux us et coutumes de l´Afrique. Et si cet immigré développe une activité commerciale entre l´Afrique et la Belgique, celle-ci profitera vraiment aux deux entités!

Question : Quelles sont les mesures qui permettent la réalisation de ces objectifs?

Michel Villan : D´abord, tous les immigrés légaux peuvent rentrer chez eux pour quelque temps, sans crainte de ne pouvoir retourner en Belgique ensuite. Cela permet de pérenniser les liens entre les pays d´origine et d`accueil. Nous mettons en place des procédures de coopération spécifique, en particulier avec l´Afrique sub-saharienne, pour développer des activités commerciales et économiques. La valorisation des compétences des Africains vivant en Belgique, au profit de cette coopération, devient un réel outil de développement.

Question : En Belgique même, la mise en valeur des compétences des immigrés constitue-t-elle aussi un facteur de création d´emplois?

Michel Villan : Actuellement, de nouveaux métiers, comme les médiateurs interculturels ou les interprètes sociaux sont en train d´émerger, même s´ils sont encore un peu expérimentaux. Mais plus largement, nous voulons partir des besoins pour offrir des réponses nouvelles. Nous voulons aborder les individus d´une manière globale, et encourager leurs compétences. Et nous rappelons, en permanence, qu´un pays qui ne s’ouvre pas est un pays qui régresse!