''Les migrants dans nos sociétés: Quelles politiques au 21e siècle''- Conférence des ministres responsables des questions de migration - Helsinki (Finlande), 16 - 17 septembre 2002

Hilbrand Nawijn : «Notre politique favorisera l´intégration des immigrés»

Interview du ministre néerlandais de l´immigration et de l´intégration, Hilbrand Nawijn – 16.09.2002

Membre de la "liste Pim Fortuyn" (LPF), le ministre néerlandais de l´immigration et de l´intégration Hilbrand Nawijn, estime que le "durcissement" de la politique menée par son pays favorisera une meilleure intégration des immigrés.

 

Question : Quels sont les changements majeurs survenus dans la politique néerlandaise de l´immigration ces derniers mois?

Hilbrand Nawijn : après avoir eu une attitude très "libérale", nous pensons qu´il est temps de rappeler aux étrangers que s`ils ont des droits, ils ont aussi des devoirs. Nous voulons notamment qu`ils maîtrisent notre langue et notre culture et respectent nos lois, y compris en matière de séparation de l’ église et de l’ Etat et d´égalité entre les hommes et les femmes. Nous voulons aussi réduire le nombre de nouveaux arrivants, et celui des demandeurs d´asile.

Question : Cette politique et ce discours ne risquent-ils pas de creuser un fossé entre les Néerlandais de souche et les autres?

Hilbrand Nawijn : Bien au contraire. Nous voulons empêcher que la minorité d’étrangers qui ne respecte pas les lois ne "nuise" finalement à tous les immigrés, a ceux qui travaillent et qui sont bien intégrés. Nous disons simplement que nous ne tolérons plus les écarts par rapport aux lois. Il y a trois millions d´étrangers aux Pays-Bas, il n´est pas question de les expulser, mais bien de lutter contre la minorité d´entre eux qui ne respecte pas les règles communes. Nous ne faisons pas de lien entre la criminalité et l´émigration, et nous continuerons à combattre la xénophobie et le racisme. Nous pensons que notre politique d`intégration plus stricte permettra, justement, de lutter contre ces phénomènes.

Question : Qu`attendez vous de cette conférence ministérielle et des projets du Conseil de l’Europe?

Hilbrand Nawijn : Tout en appelant l’Union Européenne à renforcer ses législations, notamment sur les demandeurs d´asile et le retour des "illégaux", comme nous l’avons fait il y a quelques jours à Copenhague, nous comptons sur le Conseil de l´Europe pour élargir le débat au sein de tout le continent. C´est une bonne idée d´y créer une structure telle que celle qui est envisagée ici. De plus, le Conseil est une enceinte idéale pour échanger et comparer nos pratiques et nos expériences dans ces domaines.