Conférence de lancement de la Campagne du Conseil de l’Europe pour combattre la violence à l’égard des femmes, y compris la violence domestique (Madrid, 27 novembre 2006)

INTERVENTION DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE LA REPUBLIQUE DE SAINT MARIN ET PRESIDENT EN EXERCICE DU COMITE DES MINISTRES DU CONSEIL DE L’EUROPE, M. FIORENZO STOLFI

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M. le Président du Gouvernement,
M. le Président du Congrès des Députés,
M. le Président du Sénat,
M. le Président de l’Assemblée parlementaire (du Conseil de l’Europe),
M. le Secrétaire général (du Conseil de l’Europe),
M. le Président de la Chambre des Pouvoirs Locaux du Congrès (du Conseil de l’Europe),
Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,

C’est un grand plaisir pour moi d’être parmi vous aujourd’hui à l’occasion de la cérémonie de lancement de la Campagne du Conseil de l’Europe pour combattre la violence à l’égard des femmes, y compris la violence domestique.

Le Comité des Ministres est fortement engagé dans cette campagne, qui constitue un élément important et particulièrement tangible du Plan d’Action du Troisième Sommet adopté en mai 2005 à Varsovie. Nous en avons suivi de près les préparatifs, avec l’élaboration du Programme (« Blueprint ») de la Campagne, entériné en juin dernier et la promotion de la dimension interinstitutionnelle de ce projet, notamment dans sa dimension intergouvernementale.

C’est pourquoi je suis sûr de parler au nom de tous les Etats membres et de tous ici présents, quand j’exprime ma joie de voir cette période de préparation intense prendre fin aujourd’hui, alors que notre Campagne prend son envol ici à Madrid et, dans les semaines à venir, dans de nombreux Etats membres.

Les objectifs poursuivis dans le cadre de cette action revêtent une importance particulière aux yeux des gouvernements représentés dans notre Organisation. Le Comité des Ministres est extrêmement préoccupé par l’ampleur du phénomène de la violence à l’égard des femmes, notamment au sein de la famille. En effet, la violence domestique est présente (et même courante) dans tous les pays européens et dans toutes les couches de la société. Nous allons par conséquent tout mettre en œuvre pour encourager les Etats membres à lutter activement contre ce phénomène.

Sans entrer dans les détails des moyens qui seront utilisés, je voudrais néanmoins rappeler votre attention sur le fait que cette Campagne jouera un rôle essentiel de sensibilisation et d’impulsion, afin que nous réalisions tous ensemble des progrès tangibles vers l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Dans ce contexte, je tiens à rappeler tout l’intérêt de la Recommandation sur la protection des femmes contre la violence, témoin de notre volonté d’éradiquer ce monstrueux phénomène, que le Comité des Ministres a adressée aux Etats membres il y a quatre ans déjà. Il s’agit d’un texte normatif qui propose tout un ensemble de mesures pratiques et législatives de prévention, d’aide aux victimes, de répression et de sensibilisation, dont la mise en œuvre ne peut que contribuer à infléchir la tendance. En effet, un des buts essentiels de la Campagne est justement de promouvoir l’application et la mise en œuvre de toutes les mesures contenues dans la Recommandation du Comité des Ministres.

Un autre objectif crucial de la Campagne est de presser les gouvernements à manifester leur volonté politique en offrant les ressources nécessaires pour pouvoir présenter des progrès tangibles vers l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Le troisième objectif, enfin, est de sensibiliser l’opinion publique dans les Etats membres du Conseil de l’Europe au fait que la violence à l’égard des femmes est une violation des droits de la personne humaine et d’encourager tout citoyen à la combattre.

Il faut s’attaquer à la fois aux causes profondes de la violence et à ses conséquences. Il faut essayer de faire évoluer les mentalités et les comportements et prendre des mesures juridiques, politiques et pratiques, parmi lesquelles la collecte systématique de données statistiques ventilées par sexe, qui vont dans le sens de la Recommandation du Comité des Ministres dont je viens de vous parler.

Mesdames et Messieurs,

La défense et le développement des droits de la personne humaine et des libertés fondamentales est une des grandes priorités sur laquelle la République de Saint Marin va concentrer ses efforts au cours de sa présidence du Comité des Ministres.

La protection des droits des femmes, en tant qu’aspect fondamental des droits humains, trouvera dans cette grande campagne une plateforme paneuropéenne qui contribuera à développer des mentalités collectives où le respect des droits des femmes deviendrait un patrimoine véritable, incontestable, enraciné dans la culture et dans la société.

Nous-mêmes, à Saint-Marin, sommes en train de préparer un ample programme d’initiatives qui impliquent tous les services publics concernés et nous lancerons le 29 novembre notre campagne nationale, qui sous le haut parrainage des Chefs d’Etat, dédiera une attention particulière aux jeunes citoyens, par l’intermédiaire de l’Ecole et à l’Université. La Campagne saint-marinaise recherchera toutes les collaborations possibles à l’intérieur de la société civile dont l’implication se révèle indispensable.

La République de Saint-Marin, avec sa tradition séculaire de liberté, a toujours mis au centre de son action l’engagement en faveur de l’affirmation et de la protection des droits et des libertés fondamentales. A cet effet, la promotion du dialogue interculturel et inter religieux qui pour nous saint-marinais est la condition essentielle pour assurer une coexistence pacifique et démocratique dans les Etats et entre les Etats, a une importance particulière.