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(Seul le texte prononcé fait foi)

Discours de Gerhard SCHRÖDER, Chancelier Fédéral de l’Allemagne

Varsovie, 17 mai 2005

« L'Europe et le monde entier ont placé ces derniers jours sous le signe de la commémoration de la fin de la Deuxième guerre mondiale, entamée par l'Allemagne il y a 60 ans. Il était émouvant de voir les femmes et les hommes d'Allemagne et des peuples d'Europe évoquer la libération de notre continent de fléaux tels que la domination nazie, la guerre, la terreur, l'oppression et l'occupation. A la suite de cette guerre, l'Europe et l'Allemagne ont subi pendant des décennies les affres d'une division matérialisée par les murs, les barbelés et le Rideau de fer. Fort heureusement, les révolutions pacifiques en Europe de l'Est ont heureusement mis un terme à cette division à la fois pénible et contre nature de notre continent. De nombreux hommes et femmes courageux et visionnaires y ont contribué.

Je profite de notre présence à Varsovie pour rappeler en particulier l'action de Solidarnosc et du Pape Jean-Paul II. Le Conseil de l'Europe a lui aussi joué un rôle important. Quand il a vu le jour, en mai 1949, l'Europe souffrait déjà de ce que l'on a appelé la Guerre froide. Sur le plan politique, le continent était divisé en une Europe de l'Est et une Europe de l'Ouest. Dans un premier temps, seule la partie occidentale de l'Europe a pu constituer le Conseil de l'Europe.

Pourtant, ce n'était pas une union contre les autres, mais une organisation qui s'est dès le départ illustrée par la promotion des valeurs universelles et la coopération d'Etats s'engageant à respecter ces valeurs. Cette ambition et cette mission perdurent. La promotion de la démocratie et de l'état de droit, des droits de l'homme et des droits des minorités figure toujours au nombre des attributions les plus nobles du Conseil de l'Europe.

Il est particulièrement bien adapté à cette mission. Ses 46 Etats membres en font en effet une véritable organisation paneuropéenne.

La protection des droits de l'homme garantis collectivement par la Convention européenne des Droits de l'Homme s'étend à plus de 800 millions de personnes de l'Islande à Vladivostok, du Cap Nord à la Mer méditerranée et à la Mer noire.

C'est la réaction du Conseil de l'Europe à la fin d'une ère et aux bouleversements politiques des années 1989/90 qui a permis cette réalisation. S'ouvrant rapidement aux pays d'Europe centrale et orientale, le Conseil de l'Europe a offert une assistance soutenue dans leurs processus de réformes.

Son Assemblée parlementaire a le mérite d'avoir accordé dès le mois de mai 1989 le statut d'invité spécial aux délégations parlementaires des pays concernés. Cette disposition a permis aux parlementaires des démocraties naissantes de participer très tôt aux travaux des commissions et même des séances plénières. C'est ce rôle de pionnier ouvrant la voie à un nouvel ordre démocratique, pacifique et de collaboration dans toute l'Europe qui caractérise le Conseil de l'Europe.

C'est pourquoi nous ne pouvons pas nous passer de cette institution. Il est toutefois une règle à laquelle même le Conseil de l'Europe n'échappe pas : celui qui veut être prêt pour l'avenir malgré les rapides changements de notre époque ne peut pas s'endormir sur ses lauriers.

Nous devons donc unir nos forces afin d'alléger et d'améliorer le fonctionnement de la Cour européenne des Droits de l'Homme. Il importe par conséquent que le Protocole n° 14 entre rapidement en vigueur. L'Allemagne assumera sa part de cette tâche.

La garantie de la liberté d'expression et des médias constitue un autre thème important. Il incombe au Conseil de l'Europe, en vertu de son mandat politique, de définir des normes en la matière.

Nous sommes actuellement appelés à combattre trois plaies qui frappent l'humanité: le terrorisme, la traite des êtres humains et le blanchiment de l'argent sale. A l'occasion de ce Sommet, le Conseil de l'Europe ouvre à la signature d'importantes Conventions sur ces thèmes. Mon Gouvernement s'efforcera de parvenir rapidement à la signature et à la ratification de ces traités afin que ces instruments juridiques importants puissent être mis en pratique les meilleurs délais.

Notre Sommet aborde également la question des rapports entre le Conseil de l'Europe et les autres organisations internationales. Il faut autant que possible éviter les doubles emplois. Je pense principalement aux rapports entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe. Jean-Claude Juncker en a parlé ce matin et je suis certain qu'il réussira parfaitement sa mission que nous souhaitons lui confier.

Les Lignes directrices que nous devons adopter pendant cette rencontre ouvrent de nouvelles perspectives de collaboration entre les deux organisations. Même si de nombreux points de détail restent à régler, il faut résolument mettre cette chance à profit.

Le Conseil de l'Europe peut en outre jouer un plus grand rôle dans certains « domaines d'avenir ». Cette Organisation me semble bien placée pour accorder une attention supplémentaire aux défis législatifs actuels dans des domaines tels que la biomédecine ou les biotechnologies. Le Conseil de l'Europe est un précurseur en la matière, et est encore appelé à y jouer un rôle essentiel à l'avenir. »