Session d'Automne du Congrès (13-15 novembre 2006, Moscou)

Jean-Claude Frécon : «Les élus locaux sont la voix des populations qui veulent la paix au Proche Orient »

 

Organisée à Moscou dans le cadre de la session d’automne du Congrès, la table ronde « Villes d’Europe –quelle solidarité avec le Proche Orient ? » a mis en avant le savoir-faire  des élus locaux européens dans le règlement des conflits et leur volonté de concourir à l’apaisement  de la crise israélo-palestinienne. Le Congrès souhaite réunir tous les acteurs locaux oeuvrant auprès des populations touchées par la guerre, afin d’encourager le dialogue et la réconciliation, comme l’explique son  vice-président, Jean-Claude Frécon.

 

Alors que la diplomatie internationale piétine face au conflit du Proche Orient, que peuvent apporter les élus locaux dans ce dossier, dans lequel ils ne sont à priori pas compétents ?

 Jean-Claude Frécon : Le premier objectif du Conseil de l'Europe, et donc du Congrès, est la recherche de la paix. De plus, nous travaillons depuis longtemps avec l’ensemble des pays méditerranéens, européens ou non, ce qui justifie notre intervention. Mais, surtout, les élus locaux européens ont une bonne expérience, pour des raisons historiques, de la recherche de la réconciliation des peuples à travers l’action des villes et des collectivités locales. C’est cette expérience que nous souhaitons transmettre, en particulier aux associations d’élus locaux israéliens et palestiniens.  

Quels sont les atouts dont vous disposez pour faire avancer la paix, alors même que les grandes puissances n’y arrivent pas ?

 Jean-Claude Frécon : Nous ne pouvons pas parler à la place des Etats, mais nous sommes les mieux placés pour exprimer la douleur et l’exaspération des gens qui perdent leurs proches ou leur maison à cause de ce conflit. Les bombes sur les villages, les deuils, les enterrements, les bâtiments en ruines, voilà le quotidien des habitants de la région et donc de leurs représentants locaux. Les élus locaux européens doivent aider leurs collègues du Proche Orient à faire entendre le cri des populations qui disent « nous en avons assez de cette guerre ».

 Quelles seront les retombées concrètes de la  table ronde de Moscou ?

 Jean-Claude Frécon : Nous avons d’abord solennellement appelé toutes les associations d’élus locaux israéliens, palestiniens et arabes à renouer le dialogue entre elles et à rechercher des solutions de paix. Malheureusement, l’association palestiniennes des élus locaux ( APLA) n’a pas été en mesure de quitter la Palestine pour participer à cette table ronde, comme elle nous l’a fait savoir peu avant la réunion, et nous le regrettons. Nous avons décidé, ensuite, d’organiser prochainement, à Strasbourg ou à Bruxelles, une grande table ronde qui réunira tous les intervenants impliqués localement dans la recherche de solutions au conflit et l’aide aux populations. Il s’agira d’une véritable conférence internationale réunissant des élus et des institutions de toutes origines, ce qui n’a jamais été fait jusqu’à présent. Le Conseil de l'Europe jouit d’une réputation d’impartialité au Proche- Orient, qui constitue un atout pour une telle table ronde, que nous souhaitons organiser en partenariat avec le Comité des Régions de l’Union européenne.