Le programme des Cités interculturelles est fondé sur le concept que la diversité est un avantage plutôt qu’un poids pour les villes si elle est bien gérée. Le programme utilise une approche ascendante. Il développe une orientation et des standards pour la gestion de la diversité en coopération avec, et basés sur une expérience concrète de l’administration des villes.  

Les résultats et l'impact du programme ICC ont été mesurés à plusieurs reprises depuis son lancement en 2008. Les études d'évaluation les plus pertinentes ont été réalisées en 2014 (selon l'opinion des utilisateurs) et en 2017 (selon une corrélation statistique d'indicateurs scientifiquement pertinents).

L’évaluation réalisée par la Direction de l’Audit interne du Conseil de l’Europe en 2015 a montré que les villes utilisaient les outils mis à disposition des cités interculturelles et les trouvaient utiles. Elles ont acquis des connaissances, des techniques et des bonnes pratiques pour la gestion de la diversité culturelle grâce au guide des Cités interculturelles et à des échanges avec d’autres villes membres du réseau. Le Programme des cités interculturelles a impulsé la création de réseaux et le développement de la coopération entre les villes partageant la même vision, et a conduit parfois à des projets interculturels joints. Certaines villes ont développé des stratégies interculturelles sur la base du guide des Cités interculturelles tandis que d’autres avaient déjà des stratégies propres avant de rejoindre le réseau.

Les villes partenaires des cités interculturelles ont constaté que l’approche de valorisation de la diversité promue par le programme des cités interculturelles a contribué à une évolution considérable au niveau local. Elles ont observé une amélioration de la cohésion sociale, en particulier pour ce qui concerne les relations de voisinages, une meilleure ouverture et tolérance parmi la population urbaine à l’égard des migrants et/ou des minorités et une baisse de l’intensité des conflits (vois le schéma ci-dessous).

Effets positifs des initiatives/projets/politiques interculturels au niveau local dans le domaine de la cohésion sociale.

Source : étude en ligne réalisée parmi les coordinateurs des villes membres du réseau

Des changements ont également été recensés dans trois domaines que l’évaluation a choisi d’étudier de manière plus approfondie. Dans le domaine de l’éducation, le changement le plus important est que les enseignants et les responsables scolaires sont devenus plus réceptifs et la communication et l’apprentissage réciproque  a été amélioré parmi les enfants de différents milieux. Dans le domaine de la culture, des arts et du sport, les changements les plus fréquemment observés sont l’augmentation de la participation des migrants et des minorités dans des activités artistiques et culturelles et par conséquent dans les échanges formels et informels entre les groupes de population de différentes origines culturelles.  Dans le domaine de la participation politique locale, des changements (même s’ils ont été moins fréquemment observés) apparaissent principalement sous la forme d’une sensibilité culturelle accrue des dirigeants politiques locaux et une meilleure capacité commune à résoudre les problèmes.

Plus récemment, une étude réalisée par le Migration Policy Group et publiée en janvier 2018 s'interrogeait sur la question de savoir si l'approche de l'intégration interculturelle préconisée par le Conseil de l'Europe conduit à une meilleure qualité de vie dans diverses villes.

Les résultats confirment un lien statistique fort entre les politiques interculturelles locales et le bien-être local. Les villes dotées de politiques interculturelles plus fortes, basées sur le modèle du Conseil de l'Europe, sont plus susceptibles d'avoir des populations qui croient que les étrangers sont bons pour leur ville et que les services locaux sont dignes de confiance et efficaces. Cette forte corrélation montre que les politiques inclusives ne contrarient pas l'opinion publique à l'égard des migrants et n'aliènent pas les électeurs. En outre, les résidents des villes dotées de fortes politiques d'intégration interculturelle et inclusive des migrants sont plus satisfaits des services publics et de l'administration locale, pensent plus facile de trouver un emploi et se sentent plus en sécurité.

Si l'on tient compte des principaux facteurs démographiques explicatifs, les villes dotées de politiques interculturelles plus fortes sont plus susceptibles d'avoir des populations qui considèrent que la présence des étrangers est bénéfique pour la ville. Les politiques interculturelles d'une ville sont le facteur déterminant le plus fort de l'opinion publique sur les immigrés, plus important encore que l'âge, le sexe, l'emploi/la situation financière ou la part des étrangers dans la ville.

Enfin, l'étude a établi que les politiques locales sont le facteur clé d'une intégration réussie, plus important encore que les politiques nationales.

L'étude a été réalisée par Anne-Linde Joki et Alexander Wolffhardt avec le soutien de Thomas Huddleston. Vous pouvez obtenir la version complète de l'étude en la demandant au Secrétariat des Cités interculturelles.

Enfin, depuis 2019, les programmes ICC réalise une enquête annuelle pour recueillir le retour des villes participantes sur les activités menées et les outils développés. L'analyse des enquêtes est disponible dans la page des ressources thématiques, sous la rubrique Évaluation d'impact.