Tout au long de l'histoire, la migration a enrichi les sociétés en mélangeant idées, technologies et cultures. Les migrants ne représentent que 3% de la population mondiale, mais génèrent plus de 9% du PIB mondial. Dans les pays développés, les migrants contribuent davantage encore à la croissance et au bien-être - une contribution qui est rarement reconnue.
Faire fonctionner des sociétés diverses n'est pas chose simple. La construction de la confiance entre personnes de différentes cultures et religions relève du défi, en particulier en temps de crise. Cependant, le leadership politique et le discours inclusif peuvent aider à surmonter la méfiance et les craintes. L'identité est importante, mais il faut éviter les pièges de la politique identitaire.
En cette Journée internationale des migrants, mais aussi tous les autres jours, nous devons réfléchir, non pas s'il faut accepter ou non la migration, mais à la façon de la gérer afin que ses avantages soient supérieurs à ses coûts. La réponse est complexe, mais elle peut être positive si nous appliquons deux grands principes : le plein respect des droits de l'homme et des valeurs démocratiques ; et des politiques d'inclusion qui permettent à chacun de réaliser son potentiel.
En tant que Secrétaire général de l'Organisation européenne des droits de l'homme, je dois souligner que les normes relatives aux droits de l'homme s'appliquent aux ressortissants et résidents étrangers, indépendamment de leur statut juridique. Les Etats membres du Conseil de l'Europe ne peuvent déroger à leurs obligations en matière de droits de l'homme. Ils ne peuvent pas se permettre d'ignorer la discrimination et les préjugés, car ils alimentent le ressentiment et les conflits qui menacent la sécurité démocratique.
Je tiens à rendre hommage aujourd'hui à tous ceux qui qui se font un devoir de faire en sorte que les migrants et les réfugiés se sentent en sécurité dans leur nouveau pays. Les maires, les professionnels et les citoyens des 105 villes du réseau des Cités interculturelles qui travaillent sans relâche, jour après jour pour relier les cultures, briser les ghettos, dénoncer les préjugés et faire de l'égalité des chances une réalité pour tous. Les recherches montrent que les villes interculturelles sont plus vivantes et prospères que la moyenne. Je suis fier que le réseau des Cités interculturelles se développe rapidement et j’appelle les maires d'Europe et d'ailleurs à se joindre à nous et à contribuer à bâtir une Europe ouverte et inclusive et à réaliser l'avantage de la diversité.
L'inclusion ce n’est pas de la charité, c’est transmettre à nos enfants des sociétés pacifiques, sures et cohérentes. Partager nos villes, c'est investir dans l'avenir.
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