Né sur les ruines de la Deuxième guerre mondiale, le Conseil de l’Europe a, depuis le Traité de Londres, défini ses objectifs fondamentaux en réaction aux idéologies totalitaires de la première moitié du XXème siècle ainsi qu’à leurs corolaires d’intolérance, de division, d’exclusion, de haine et de discriminations et mentionné la « préservation de la société humaine et de la civilisation ».

Les valeurs défendues par le Conseil de l’Europe : démocratie, respect des droits de l’Homme et importance d’un Etat de droit s’inscrivent dans une perspective préventive post Holocauste qui garantit la construction d’une société européenne s'efforçant d'apprendre à vivre dans le respect de l'égale dignité de chacun grâce, entre autre, au dialogue interculturel. Depuis 1954, la Convention culturelle européenne* a mis l’accent sur l’importance d’enseigner l’histoire de ses différents membres dans sa dimension européenne afin de favoriser la compréhension mutuelle.

C’est dans le cadre du projet « Histoire de l’Europe au XXème siècle » que la thématique de l’Holocauste a trouvé sa place en réponse à la Déclaration du Forum international de Stockholm sur l'Holocasute en 2000. En 2001, la Journée de la mémoire de l’Holocauste et de prévention des crimes contre l’humanité a été instaurée par le Conseil de l’Europe (Recommandation Rec CM (2001)15).

L’Holocauste est un événement sans précédent dans l’histoire de l’Humanité. Pour cette raison, la prévention des crimes contre l’humanité implique la connaissance de cet événement majeur du XXème siècle.

Jusqu’en 2010, le projet s’est concentré sur le milieu scolaire, plus particulièrement le secondaire, en l’abordant dans une perspective pluridisciplinaire.
 


Seule une éducation de tous les instants peut éviter que pareilles horreurs se reproduisent. C'est l'affaire de tous les hommes de bonne volonté et toutes les nations européennes aux côtés du Conseil de l'Europe en font unanimement leur priorité.


Un programme transversal

Le programme a développé sa transversalité à travers l’Organisation, en priorité dans les secteurs de l’Education, de la Culture et du Patrimoine et de la Jeunesse.

La transversalisation du programme facilite la réflexion sur les thèmes suivants :

  • Comment améliorer l’enseignement sur et à partir de l’Holocauste en dehors des murs de l’école ?
  • Pourquoi consacrer une place si importante à la transmission de la mémoire de l’Holocauste en dehors du milieu scolaire?
  • Quelle information de base offrir à des publics cibles nombreux et variés pour assurer la transmission de la mémoire de l’Holocauste ?
  • Comment utiliser l’approche diachronique pour faire prendre conscience de l’importance de la culture et du patrimoine humain, spirituel et matériel détruits par l’Holocauste ? Ainsi par exemple, l’itinéraire culturel européen du patrimoine juif et l’itinéraire de la culture et du patrimoine des Roms du Conseil de l’Europe sont une entrée pour développer les connaissances positives sur un héritage culturel européen irrémédiablement mis en péril ;
  • Comment utiliser l’approche transversale pour aider à prévenir les crimes contre l’humanité, ouvrir de nouvelles perspectives dans la compréhension de l’Holocauste, et lutter contre sa banalisation ;
  • Enrichir et diversifier les méthodes didactiques diverses et variées (utilisation des films de fiction, témoignages de survivants, visites de lieux authentiques de mémoire) en utilisant les arts (musique, littérature, théâtre) qui offrent des vecteurs attrayants de transfert de savoir et de savoir être au monde.

* En septembre 2015, les Etats signataires de la Convention culturelle européenne sont les suivants: Albanie, Allemagne, Andorre, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Bélarus, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Kazakhstan, Lettonie, "L'ex-République yougoslave de Macédoine", Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, République de Moldova, Monaco, Monténégro, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, République slovaque, Roumanie, Royaume-Uni, Fédération de Russie, Saint-Marin, Saint-Siège, Serbie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine