Le genre et le sexe ont un impact sur la santé, sur l’accès aux soins de santé et sur les questions liées à la consommation de drogues. 

Les rôles genrés et les inégalités entre les femmes et les hommes, notamment l’inégalité d’accès aux ressources, ainsi que d’autres facteurs sociaux, entraînent différents risques sanitaires et résultent en un accès inégal à l’information, aux soins et aux services de santé pour les femmes et les hommes. Du fait de leurs différences biologiques, les femmes ont aussi des intérêts et des besoins particuliers en matière de santé, notamment concernant la santé et les droits sexuels et reproductifs. Des preuves de plus en plus nombreuses, tirées d’études menées dans tous les domaines de la recherche en matière de santé (concernant tant les mécanismes biomédicaux que psycho-sociaux) montrent également que les facteurs de risque, les signes cliniques, les causes, les conséquences et le traitement des maladies peuvent varier entre les hommes et les femmes. Il s’ensuit que la prévention, le traitement, la réadaptation, la délivrance de soins et la promotion sanitaire doivent être adaptés en fonction des besoins différents des hommes et des femmes en faisant évoluer une situation où les hommes sont traditionnellement la seule référence et le seul centre d’intérêt de la recherche et des services liés à la santé. Les différences liées au sexe et au genre doivent donc être prises en compte dans la planification des politiques de santé, la recherche, la délivrance des soins de santé et leur suivi, afin de contribuer à la qualité, à l’efficience et à l’efficacité des politiques de santé et des services de soins tant pour les femmes que pour les hommes.

 

Approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes et activités du Conseil de l’Europe relatives à la santé et à la consommation de drogues

 

La Recommandation CM/Rec(2008) du Comité des Ministres sur la prise en compte dans les actions de santé des spécificités entre hommes et femmes invite les États membres à « faire du genre un domaine d’action prioritaire dans le domaine de la santé en élaborant des politiques et des stratégies qui répondent aux besoins spécifiques des hommes et des femmes en matière de santé et [à] prendre en compte l’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes ».

Le Groupe de coopération internationale du Conseil de l’Europe sur les drogues et les addictions (Groupe Pompidou) a été parmi les premiers, en 2014, à prendre en compte la question du genre dans les politiques de lutte contre la drogue en Europe. L’étude sur la dimension de genre dans l’usage non médical de médicaments délivrés sur ordonnance en Europe et dans la région méditerranéenne identifie les femmes comme « une catégorie à haut risque de l’usage non médical de médicaments délivrés sur ordonnance » et montre qu’il existe un lien entre les femmes confrontées à la violence et l’abus de médicaments délivrés sur ordonnance. Le Groupe Pompidou a organisé plusieurs évènements sur le sujet et réalisé des publications ainsi qu’une vidéo sur la question du genre. Parmi les questions abordées figurent notamment la dimension de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’usage non médical de médicaments délivrés sur ordonnance, les femmes, les drogues et la violence et les agressions sexuelles facilitées par les drogues (ASFD). Le site internet du Groupe Pompidou comporte une section sur l’égalité de genre.

 

Les commissions concernées de la Direction de la qualité du médicament et soins de santé (EDQM) du Conseil de l’Europe, notamment le Comité européen sur la transplantation d’organes (CD-P-TO) et le Comité européen sur les produits et les soins pharmaceutiques (CD-P-P-PH), ont commencé à prendre en compte les aspects liés à la perspective de genre dans leurs travaux.Dans sa dernière newsletter "Transplant", l'EDQM a pour la première fois collecté des données en différenciant par sexe les donneurs d'organes et les receveurs. Cette méthode est conforme à l'engagement pris par le CD-P-TO de tenir dûment compte d'une perspective de genre dans l'exécution de ses tâches et de s'éfforcer d'intégrer la dimension de genre dans tous ses domaines d'action.