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Patrimoine et aménagement du territoire : l’exemple de Bibracte

Localisation de l’initiative :

FRANCE, Mont-Beuvray, région de Bourgogne-Franche-Comté


Lien avec les recommandations de la Stratégie 21 :

D4 - Développer des évaluations d’impact sur le patrimoine dans le cadre de projets de réhabilitation, de construction, d’aménagement et d’infrastructures


Durée de l'initiative:

Date de début : 1984 / Date de fin : en cours


Motivation / Méthodologie

Le site de Bibracte est situé sur le Mont Beuvray. Il couvre environ 200 hectares mais s’étend en fait sur 1.000 hectares (dont 80 % de forêts). Déserté, il est entouré de quelques habitants, de petits villages vides depuis un siècle, d’exploitations agricoles (élevage bovin) confrontées à de grandes difficultés et d’une infrastructure forestière bien développée mais peu rentable du fait de l’absence de réseau organisé localement. Il existe également une industrie touristique embryonnaire.

Défis posés depuis 30 ans à Bibracte :

- Revitaliser une région peu peuplée (15 habitants au km2), économiquement en difficulté, mal desservie et située loin des grandes villes, en prenant appui sur un site archéologique qui, malgré son importance scientifique, est difficile à comprendre pour un profane et n’est pas particulièrement spectaculaire.

- Préserver le patrimoine naturel du site. Bibracte est classé monument historique et protégé au titre du patrimoine naturel (loi de 1930). Il s’agit d’un site Natura 2000 de la Commission européenne qui fait partie du territoire du Parc naturel régional du Morvan et qui est titulaire du label ministériel « Grand site de France » depuis 2008.

Ces protections et contraintes se chevauchent. En effet, Bibracte s’étend sur trois entités complémentaires situées à plusieurs kilomètres les unes des autres : le site archéologique, le Centre archéologique européen (base d’exploitation pour les scientifiques et centre de conservation et d’étude des collections), et enfin le musée, qui est à la fois vitrine des résultats des recherches et lieu d’accueil du grand public. Cet ensemble d’entités fait face à un certain nombre de défis et de tâches complexes. Pour y parvenir, une seule solution possible : la gestion intégrée. En raison de son isolement géographique, il est essentiel que Bibracte devienne attractif tant pour les scientifiques de haut niveau que pour le grand public. Le site doit également justifier l’investissement financier considérable consenti par les pouvoirs publics (en 2014, par exemple, son budget de fonctionnement s’élevait à 4,5 millions d’euros et son budget d’investissement à 1,5 million d’euros) et être accepté par la collectivité locale tout en « jouant la carte européenne ».

En ce qui concerne la recherche archéologique, Bibracte présente un intérêt pour une vaste communauté de scientifiques répartie dans 15 pays européens. Le centre accueille en permanence des chercheurs et des étudiants européens afin d’enrichir les connaissances et de maintenir un laboratoire permanent. Les collaborations scientifiques sont régies par des accords de coopération pluriannuels. Pour cette raison, le centre dispose d’installations de pointe qui aident les scientifiques à toutes les étapes de la recherche sur le terrain : machines de construction, laboratoires, centre de documentation, processus de publication, etc.

Le défi est encore plus grand lorsqu’il s’agit d’accueillir le grand public sur le site et au musée. En effet, Bibracte est loin des grandes villes et n’est pas desservi directement par l’autoroute ou le train. Par ailleurs (voir plus haut), les vestiges de la ville gauloise sont par nature limités et peu spectaculaires. De plus, le site, où des éléments des villes gauloises et romaines se chevauchent par endroits, est difficile à interpréter. Plusieurs pistes sont suivies : un effort important a été fait en matière de signalisation sur le site afin de le rendre le plus clair et le plus simple possible. Un personnel qualifié propose des visites guidées pendant la saison, la mise en valeur des vestiges est constamment améliorée (en évitant de trop mettre en évidence les vestiges romains) et des technologies numériques sont utilisées pour agrémenter les visites. Or ces mesures ne suffisent pas : Bibracte doit augmenter ses ressources propres (qui représentaient 27 % de son budget en 2014) et renforcer son attractivité. L’objectif est d’arriver à retenir les visiteurs pendant une journée entière et de tenter de les séduire dans un périmètre défini par un trajet en voiture de trois heures (il est d’une heure et demie actuellement). Pour ce faire, il sera nécessaire de refondre l’offre de services (visites thématiques, restauration adaptée aux besoins spécifiques, résidences d’artistes carte blanche, projection de films, etc.), de produire un site Internet plus attractif et de se mettre en relation avec d’autres sites du patrimoine bourguignon pour créer des circuits touristiques.


Obstacles / Barrières

Difficulté d’accès à Bibracte puisque le site est à environ quatre heures de Paris. Il est accessible en train (les gares se trouvent à Autun ou Etang-sur-Arroux) et des navettes sont mises en place par Bibracte.


Changement / Impact

Bibracte, site archéologique exigeant, à la fois enraciné dans son territoire et à vocation internationale, reliant le rural au culturel, le patrimoine à l’environnement et la recherche scientifique la plus avancée au développement économique local, a réussi à dynamiser un territoire délaissé et à contribuer à son développement. Il est à cet égard un facteur de cohésion sociale.

Au total, 80.000 visiteurs par an se rendent sur le site (entrée gratuite). On estime à 40.-42.000 le nombre de visiteurs du musée, dont 8.000 écoliers (45 % viennent de la région, 30 % d’autres régions de France et 25 % de l’étranger). Autres faits :

 - Une quarantaine d’emplois créés (en équivalent temps plein, hors postes permanents chez les soustraitants), ce qui représente un pouvoir d’achat supérieur à 1 million d’euros et assure le maintien des services de proximité (poste, école, etc.) ; - Un chiffre d’affaires de 1 million d’euros pour les entreprises locales ;

- Des recettes fiscales directes de 0,3 million d’euros pour les collectivités locales ;

- Des retombées d’au moins 0,5 million d’euros pour l’économie touristique locale (20 euros par visiteur de Bibracte vivant hors Bourgogne, sur la base d’un chiffre très conservateur de 25.000 visiteurs par an) ;

- Un programme culturel varié pour la communauté locale, en particulier pour les jeunes ;

- Une reconnaissance (croissante) qui contribue largement à l’attractivité du Morvan en tant que destination touristique et à la notoriété de la région.

Bibracte a lancé une approche numérique du patrimoine à l’échelle régionale en mettant en place un projet commun qui met en relation les musées et sites patrimoniaux de Bourgogne avec des chercheurs universitaires et des entreprises spécialisées de la région. L’objectif de ce projet, intitulé « Galerie numérique Morvan-Bourgogne », est de développer un secteur innovant de valorisation du patrimoine à l’aide des technologies numériques les plus récentes et de prouver ainsi que les atouts des innovations passées et actuelles peuvent se conjuguer pour soutenir le développement économique et l’image d’un territoire. Bibracte est une installation patrimoniale fondée sur un site archéologique vieux de 2.000 ans qui présente une histoire unique dans laquelle la politique et la culture sont étroitement mêlées. Un bien patrimonial, un monument ou des vestiges archéologiques qui incorporent toutes les strates qui se sont succédé au fil du temps. C’est cette vision inclusive, pacificatrice et réconciliatrice que le patrimoine peut transmettre.


Leçons apprises

Bibracte, une installation patrimoniale fondée sur un site archéologique vieux de 2.000 ans qui combine ces strates historiques sans les classer par ordre de priorité ni les juger, incarne une vision inclusive, pacifique et réconciliatrice de la transmission par le patrimoine. Le contexte particulier du développement du projet Bibracte, qui bénéficie d’un soutien fort et durable de l’État ainsi que d’une grande liberté d’action, a permis d’étudier de nouveaux modes de gestion d’un site patrimonial, qui respectent de manière très précise le concept de gestion intégrée promue par le Conseil de l’Europe. La continuité de l’action publique sur le long terme a été un facteur essentiel de succès, de même que la volonté permanente d’expérimenter de nouvelles pistes d’action. L’outil de gestion mis en place, et l’établissement public de coopération culturelle, créé en 2002 pour répondre en partie aux besoins et à l’expérience de Bibracte, sont particulièrement adaptés à une gestion durable et partenariale entre acteurs publics. Plus récemment, le concept de paysage, tel que défini dans la Convention européenne du paysage, a prouvé qu’il pouvait être un levier important pour rassembler les acteurs locaux. Le projet, qui dépasse les limites du site protégé pour se concentrer sur son cadre paysager et plus largement sur l’ensemble du Parc naturel régional, s’étend sur un vaste territoire comprenant plus d’une centaine de communautés villageoises.


Ressources en ligne


Contact

Vincent Guichard
Bibracte EPCC
[email protected]; [email protected]
www.bibracte.fr


Sources de financement

Financement public/privé partagé

RENSEIGNEMENTS DÉTAILLÉS SUR LE FINANCEMENT
Le budget annuel de fonctionnement de l’EPCC de Bibracte est d’environ 4,5 millions d’euros. Il est équilibré par 1,4 million d’euros de recettes d’exploitation, 2,7 millions d’euros de cotisations des membres et 0,4 million d’euros de subventions associées à des activités spécifiques (valeurs 2016). Le patrimoine géré par l’EPCC de Bibracte est le résultat d’environ 40 millions d’euros d’investissements publics (acquisition de terrains, construction, fournitures et équipements) consentis depuis 1990.

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Composantes
1. LA COMPOSANTE « SOCIALE » (S)
S1
S10
S2
S3
S4
S5
S6
S7
S8
S9
2. COMPOSANTE « DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET ÉCONOMIQUE » (D)
D1
D10
D11
D2
D3
D4
D5
D6
D7
D8
D9
3. COMPOSANTE « CONNAISSANCE ET ÉDUCATION » (K)
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