Les itinéraires culturels du Conseil de l'Europe représentent la quintessence de la valeur du patrimoine culturel et la naturel pour la société, une valeur chère à mon cœur, et je suis très contente d’être parmi vous aujourd’hui pour en parler.

Il y a plus d’un quart de siècle, la Déclaration de Santiago de Compostelle a jeté les bases du premier itinéraire culturel du Conseil de l'Europe en soulignant l'importance de nos multiples identités européennes - riches de leur diversité, de leurs couleurs, de leurs traditions et de leurs origines.

Le Conseil de l’Europe a voulu créer, avec les itinéraires culturels, un outil concret et de grande actualité, qui offre la possibilité aux citoyens européens d’effectuer un voyage de redécouverte de leur patrimoine commun, en leur permettant de mieux comprendre leur appartenance au même et vaste territoire.

Ces itinéraires sont un outil puissant pour assurer l'accès à la culture en tant que droit fondamental. Ils cherchent à développer des projets durables, participatifs qui célèbrent la diversité. Ils nous renseignent sur la nécessité de préserver l'environnement. Et ils offrent de nouveaux potentiels de tourisme dans des régions moins connues.

Aujourd'hui, l’Accord partiel élargi du Conseil de l'Europe sur les itinéraires culturels supervise un grand nombre d’itinéraires qui sillonnent l'Europe, reliant la culture et le patrimoine.

L’Accord partiel représente un modèle d'excellence : nous sommes très rigoureux dans la manière dont nous évaluons et certifions les itinéraires.

En effet, depuis que l'Accord partiel élargi a été établi, 33 itinéraires ont été certifiés, 7 itinéraires ont vu leur certification retirée et une autre [Heinrich Schickhardt] sera retirée en 2016.

Ces décisions ne sont pas faciles, mais elles sont nécessaires. Si nous ne sommes pas suffisamment exigeants, nous serions responsables d’un affaiblissement de la valeur de la certification. La certification doit rester la marque d’une haute qualité.

L'Accord partiel élargi du Conseil de l'Europe sur les itinéraires culturels – 24 Etats membres - est le résultat de notre fructueuse coopération avec l'Union européenne – le Parlement européen et la Commission européenne – qui met des ressources financière à sa disposition.

Notre défi commun, de toute actualité, est de rechercher une idée d’Europe et d’expérimenter une « euro-citoyenneté » concrète et partagée par les citoyens d’Europe. Tout en créant un tourisme de qualité ainsi que de nombreuses opportunités de travail.

L’Itinéraire Culturel de Saint-Martin de Tours souligne tous ces aspects, en mettant au centre de la réflexion la valeur du partage, et en particulier, du partage citoyen, en tant que valeur commune européenne et en tant que devoir pour chaque citoyen de l’Europe. L’itinéraire Culturel de Saint-Martin de Tours offre ainsi un cadre de réflexion d’actualité pour tous les itinéraires certifiés.

Les citoyens de l’Europe sont plus que jamais appelés à réfléchir à ces valeurs communes, en ces temps de remise en question de l’idée même d’Europe, menacée par une vague de nationalismes. Les itinéraires culturels apportent une réponse et constituent un outil de sensibilisation au dialogue interculturel, une méthode à suivre dans les coopérations culturelles transfrontalières : ces itinéraires soulignent l’importance des similitudes entre des lieux, plus que des différences, aux quatre coins de l’Europe, à travers un processus de relecture ouverte des histoires qui ont signé le passé du continent, depuis les époques plus anciennes jusqu’à nos jours, au-delà des stéréotypes, des frontières géographiques, politiques et culturelles.

J’œuvrerai avec force pour que la coopération entre le Conseil de l’Europe et l’Union européenne se développe dans ce domaine, et j’ai l’espoir qu'un jour, très prochainement même, l'Union européenne devienne membre à part entière de notre Accord partiel. Cela nous permettra de tisser des liens encore plus étroits et travailler sur les défis auxquels les itinéraires culturels sont confrontés.